Définition dilatoire

Citations Synonymes Définition
Dilatoire (Adjectif)
[di.la.twaʁ] / Masculin et féminin identiques
  • (Droit) Qui tend à prolonger.
  • (Politique) (Droit) Qualifie un acte qui tend à retarder l’issue d’un procès ou l’adoption d’un texte de loi, ou encore à repousser un paiement.
Informations complémentaires

Le mot dilatoire qualifie une action, une stratégie ou un comportement visant à retarder une décision, un événement ou un processus, souvent dans un but stratégique ou opportuniste. Il est couramment utilisé dans les domaines juridique, administratif, politique et social, où il décrit des manœuvres destinées à gagner du temps sans résoudre immédiatement un problème.

Dans le domaine juridique, une démarche dilatoire désigne une tactique procédurale utilisée pour ralentir le cours d’un procès ou retarder l’exécution d’une décision de justice. Par exemple, un avocat peut déposer une requête en nullité ou exiger des expertises supplémentaires dans le but de prolonger les débats et d’éviter une condamnation rapide de son client. Les procédures dilatoires sont souvent critiquées car elles peuvent surcharger les tribunaux et nuire à l’efficacité du système judiciaire, bien qu’elles soient parfois employées de manière légitime pour obtenir des délais nécessaires à la défense.

En politique et en diplomatie, les stratégies dilatoires sont fréquentes lorsqu’un gouvernement ou un dirigeant cherche à différer une prise de décision en attendant des conditions plus favorables. Cela peut se manifester par des commissions d’étude prolongées, des reports successifs ou des discussions interminables visant à éviter un engagement clair sur un sujet sensible. Ce type de manœuvre est souvent utilisé dans les négociations internationales, où certaines parties cherchent à gagner du temps pour renforcer leur position ou attendre un changement de contexte favorable.

Dans le monde des affaires et du travail, les comportements dilatoires sont également répandus, notamment lorsqu’une entreprise ou un employé retarde volontairement une action pour éviter une décision immédiate ou repousser une échéance. Par exemple, un employeur peut multiplier les réunions inutiles ou demander des documents complémentaires afin d’éviter d’accorder une promotion ou de signer un contrat. À l’inverse, un salarié peut différer volontairement une tâche dans l’espoir qu’elle soit prise en charge par un collègue ou devienne obsolète.

Sur le plan psychologique et comportemental, une attitude dilatoire peut être associée à la procrastination, c’est-à-dire la tendance à repousser les actions importantes par manque de motivation, par peur de l’échec ou par indécision. Certaines personnes adoptent naturellement des comportements dilatoires lorsqu’elles sont confrontées à une situation inconfortable ou complexe, préférant remettre à plus tard une action qui demande une prise de responsabilité.

Dans le domaine social et relationnel, les stratégies dilatoires sont parfois utilisées pour éviter une confrontation directe ou différer une discussion délicate. Par exemple, une personne qui cherche à éviter un engagement amoureux ou professionnel peut multiplier les excuses, proposer des alternatives floues ou se montrer évasive sur ses intentions. Ces comportements peuvent être perçus comme une forme de manipulation ou de manque de sincérité, surtout lorsqu’ils sont répétés et intentionnels.

D’un point de vue linguistique et rhétorique, un discours dilatoire est un discours qui détourne l’attention, allonge inutilement le débat ou évite le sujet central. Certains orateurs politiques ou chefs d’entreprise utilisent des formulations vagues, des tournures complexes ou des digressions pour éluder une question gênante sans donner de réponse précise. Cette technique est souvent dénoncée dans les débats publics ou médiatiques, où la clarté et la transparence sont attendues.

Ainsi, le mot dilatoire renvoie à une intention de temporisation, qu’elle soit légitime ou abusive. Il peut désigner une tactique stratégique, une forme de procrastination ou un moyen d’éviter une responsabilité immédiate. Son usage est généralement péjoratif, car il implique une volonté de ralentir une action sans réelle justification, souvent au détriment de l’efficacité ou de la transparence.