Définition fauverie

Citations Synonymes Définition
Fauverie (Nom commun)
[fo.vʁi]
  • (Très rare) Caractère de ce qui a la couleur fauve.
  • Enclos où l’on garde les grands fauves, dans un jardin zoologique, ou un cirque.
  • (Figuré) Lieu qui évoque une ménagerie de fauves.
Informations complémentaires

Le mot fauverie désigne un lieu spécialement aménagé pour héberger des fauves, c’est-à-dire des animaux sauvages et carnivores, principalement des félins comme les lions, les tigres, les panthères ou les léopards. Il s’agit d’un espace clos, sécurisé et structuré, que l’on trouve généralement dans les zoos, les cirques ou les réserves animalières, et dont la vocation première est de permettre l’observation, l’élevage ou la présentation de ces animaux puissants et redoutés. La fauverie est à la fois un espace de captivité et un lieu de fascination.

Historiquement, les fauveries existaient déjà dans les cours royales ou impériales, où elles symbolisaient la puissance et le prestige du souverain. Posséder des fauves exotiques était une preuve de richesse, de domination sur la nature et d’ouverture vers le monde. Ces fauveries anciennes étaient parfois rattachées à des ménageries privées, comme celle de Versailles ou celle du Jardin des Plantes à Paris. Avec le temps, elles ont évolué vers des structures plus scientifiques et éducatives, intégrées aux zoologies modernes.

Dans une fauverie contemporaine, l’objectif n’est plus uniquement l’exposition, mais aussi le bien-être animal, la conservation des espèces et la sensibilisation du public. Les installations sont conçues pour offrir un environnement stimulant, avec des espaces extérieurs, des cachettes, des plateformes d’observation et des enrichissements comportementaux. Toutefois, la fauverie reste un sujet de débat éthique : elle confronte notre fascination pour les grands prédateurs à la question de leur liberté, de leur reproduction en captivité et de la préservation de leurs instincts naturels.

Le mot fauverie véhicule aussi un imaginaire particulier, nourri par les récits d’aventure, les films exotiques et les souvenirs d’enfance. On y associe souvent l’odeur fauve, le rugissement dans la pénombre, la présence hypnotique du prédateur derrière les barreaux. Ce lieu réveille à la fois notre curiosité, notre peur ancestrale et notre désir de comprendre ce qui nous dépasse. La fauverie devient alors un théâtre discret, où l’animalité brute entre en tension avec notre besoin de contrôle et de savoir.

Dans le monde du cirque traditionnel, la fauverie désigne aussi la zone de repos des fauves entre les représentations. Les dresseurs y accèdent régulièrement pour nourrir, observer et parfois entraîner les animaux. Ce lien étroit entre l’homme et le fauve donne naissance à des scènes fortes, faites de respect, de crainte et de domination réciproque. Mais les pratiques circassiennes avec des fauves sont aujourd’hui de plus en plus contestées et interdites dans de nombreux pays, au nom du respect animal et de la décence éthique.

En résumé, le mot fauverie évoque bien plus qu’un simple enclos pour carnivores. C’est un lieu de contact entre l’homme et le sauvage, entre le besoin de protéger et l’envie de contempler, entre le confort de la cage et la nostalgie de la liberté. C’est un mot rare, mais puissant, qui concentre en lui l’ambivalence de notre rapport à la nature, fait d’émerveillement, de peur, de contrôle et de respect. La fauverie, c’est le miroir de notre fascination pour ce qui rugit derrière les grilles… et peut-être aussi en nous.