Le mot Länder est le pluriel du mot allemand Land, qui signifie littéralement « pays » ou « région ». Dans le contexte politique et administratif de l’Allemagne, les Länder (prononcé « lèndeur ») désignent les États fédérés qui composent la République fédérale d’Allemagne. Il en existe 16 au total, chacun possédant une large autonomie, avec son propre parlement, son gouvernement et sa constitution, tout en faisant partie intégrante du pays. On peut comparer les Länder aux États américains, aux cantons suisses ou aux provinces canadiennes dans leur fonctionnement fédéral.

Chaque Land dispose de compétences propres, notamment en matière d’éducation, de culture, de police, d’environnement et parfois de fiscalité. Cela signifie, par exemple, que le système scolaire peut varier d’un Land à l’autre, tout comme certaines règles administratives. Le gouvernement fédéral, situé à Berlin, intervient principalement sur les grandes orientations nationales : politique étrangère, défense, justice, monnaie… mais doit souvent collaborer avec les Länder via des institutions comme le Bundesrat (Conseil fédéral), qui représente les intérêts des États fédérés.

Parmi les Länder les plus connus, on trouve la Bavière (Bayern), réputée pour son identité culturelle forte et ses paysages alpins, Berlin, qui est à la fois une ville et un Land, la Rhénanie-du-Nord-Westphalie (Nordrhein-Westfalen), le plus peuplé, ou encore le Bade-Wurtemberg, moteur économique du pays. Chaque Land a ses particularités : certains sont très urbanisés et industriels, d’autres plus ruraux, historiques ou maritimes. Cette diversité contribue à la richesse culturelle et économique de l’Allemagne.

L’histoire des Länder remonte aux anciens royaumes, duchés ou principautés qui composaient le Saint-Empire romain germanique, puis la Confédération germanique, et enfin l’Empire allemand. Après la Seconde Guerre mondiale, le fédéralisme a été renforcé dans la Loi fondamentale (Grundgesetz) pour éviter toute centralisation excessive du pouvoir, comme sous le régime nazi. Le système des Länder est ainsi un pilier de la démocratie allemande, garantissant une meilleure répartition des pouvoirs et une plus grande proximité avec les citoyens.

Certains Länder, comme la Saxe, la Thuringe ou le Brandebourg, faisaient partie de l’ancienne Allemagne de l’Est (RDA) et ont été intégrés au système fédéral actuel après la réunification allemande en 1990. Depuis, l’Allemagne s’efforce de réduire les écarts économiques et sociaux entre les Länder de l’Ouest et ceux de l’Est, qui conservent parfois des différences marquées en termes d’infrastructures, de salaires ou de perspectives économiques.

Le mot Länder, bien qu’allemand, est parfois utilisé tel quel en français, notamment dans les textes officiels ou les analyses politiques, car il n’a pas de traduction exacte. On parle ainsi des « Länder allemands » pour désigner les entités fédérées de l’Allemagne, tout comme on emploie parfois Bundestag ou Bundesrat sans les traduire. Ce vocabulaire souligne l’originalité du modèle politique allemand et la spécificité de ses institutions.

En résumé, les Länder sont bien plus que de simples régions administratives : ce sont des États à part entière, ancrés dans l’histoire, dotés d’une vraie autonomie, et essentiels au fonctionnement du fédéralisme allemand. Leur diversité reflète la complexité et la richesse de l’Allemagne contemporaine, entre unité nationale et respect des identités locales.

Le mot lander, emprunté à l’anglais, désigne dans le domaine de l’astronautique un engin spatial conçu pour atterrir sur un astre (comme la Lune, Mars ou un astéroïde) et y mener des observations ou des expériences scientifiques. Il s’oppose à d’autres types de sondes ou de véhicules spatiaux qui restent en orbite (orbiter) ou qui survolent sans se poser (flyby). Le lander est donc un module d’atterrissage, parfois autonome, parfois accompagné d’un rover (véhicule mobile), et souvent équipé d’instruments sophistiqués.

Un lander peut être robotisé ou habité, mais dans la grande majorité des cas, il s’agit d’un appareil non habité, conçu pour explorer des milieux hostiles. Par exemple, le célèbre module lunaire Eagle d’Apollo 11, qui s’est posé sur la Lune en 1969 avec Neil Armstrong et Buzz Aldrin à bord, est un exemple de lander habité. À l’inverse, la sonde InSight, envoyée par la NASA sur Mars en 2018, est un lander robotisé chargé d’étudier l’activité sismique de la planète rouge.

Un lander est généralement muni de pattes d’amortissement, de capteurs, de caméras, et parfois de bras robotiques ou de foreuses pour interagir avec le sol. Il doit réussir une phase d’atterrissage très délicate, souvent ralentie par des rétrofusées, des parachutes ou des coussins gonflables selon la gravité de l’astre ciblé. Cette étape est critique, car les échecs sont fréquents en raison des conditions extrêmes, du délai de communication avec la Terre et des marges de manœuvre limitées.

Certains landers deviennent stationnaires une fois posés, comme Phoenix ou InSight sur Mars. D'autres, comme le lander Huygens, qui s’est détaché de la sonde Cassini pour se poser sur Titan (lune de Saturne), sont conçus pour une mission unique et brève. D'autres encore, comme Chang'e 3 (Chine), sont accompagnés d’un rover qui quitte le lander pour explorer l’environnement alentour. Ce duo lander/rover est devenu une configuration courante pour maximiser la collecte de données.

Le terme lander est maintenant bien établi dans la langue française spécialisée, bien qu’il ne soit pas officiellement francisé. On pourrait le traduire par "module d’atterrissage", mais le mot anglais reste souvent préféré pour sa concision et son usage international. Il est utilisé par les agences spatiales comme la NASA, l’ESA, Roscosmos, CNSA ou ISRO, chacune ayant développé ses propres landers au fil des missions.

En résumé, un lander est un acteur clé de l’exploration spatiale, permettant d’accéder directement à la surface d’astres lointains, d’y effectuer des mesures in situ, et parfois de préparer de futures missions habitées. Il incarne la prouesse technique, la précision extrême et l’audace scientifique qui caractérisent la conquête spatiale moderne.