Définition martyr

Citations Synonymes Définition
Martyr (Nom commun)
[maʁ.tiʁ] / Masculin
  • (Religion) Celle ou celui qui a souffert le martyre.
  • (Par extension) Celui qui a souffert des tourments ou la mort pour attester la vérité d’une doctrine.
  • (Figuré) Victime.
  • (Technologie) Plateau ou cale fait d’un matériau assez tendre destiné à supporter les dépassements d’usinage, notamment les perçages ou les fraisages ; il est placé au contact (et généralement en dessous) de la pièce à usiner au moment où l’on installe dans l’étau la pièce à usiner. En menuiserie, le terme désigne une cale dont on se sert lorsque l’on utilise une scie.
Martyr (Adjectif)
[maʁ.tiʁ]
  • Qualifie, afin d’encourager ses autres rédacteurs à le modifier, le premier jet d’un texte collectif avant qu’il n’ait été relu et validé.
Informations complémentaires

Un martyr est une personne qui souffre ou qui est mise à mort en raison de ses convictions, souvent religieuses, politiques ou idéologiques. Le terme, issu du grec ancien martys, signifie "témoin". Il désigne à l'origine ceux qui témoignent de leur foi ou de leurs idées par des actes héroïques, jusqu'à accepter la souffrance ou la mort pour rester fidèles à leurs principes. Cette notion traverse les époques et les cultures, incarnant le sacrifice ultime au nom d'une cause perçue comme juste ou sacrée.

Dans un contexte religieux, le martyr occupe une place centrale, notamment dans les grandes traditions monothéistes. Dans le christianisme, les premiers martyrs sont les apôtres et les croyants persécutés pour leur foi sous l’Empire romain, comme Saint Étienne ou Saint Pierre. Leur mort est considérée comme un témoignage ultime de leur dévotion à Dieu. De manière similaire, dans l’islam, un martyr (shahid) est une personne qui meurt en défendant sa foi ou en luttant pour une cause jugée juste, avec la promesse d’une récompense spirituelle.

La figure du martyr n’est pas limitée à la religion. Dans un contexte politique ou social, le martyr symbolise souvent la résistance face à l’oppression. Par exemple, des figures historiques comme Jeanne d’Arc, mise à mort pour ses convictions religieuses et politiques, ou Martin Luther King Jr., assassiné pour son engagement en faveur des droits civiques, sont perçues comme des martyrs de leur cause. Leur sacrifice inspire et mobilise les générations suivantes dans la lutte pour la justice ou la liberté.

Le martyr incarne également une notion ambivalente. S’il peut être vu comme un héros exemplaire prêt à se sacrifier pour le bien commun, il peut aussi être perçu comme une figure tragique ou manipulée, selon les perspectives. Dans certains cas, le terme est utilisé de manière péjorative pour décrire quelqu’un qui se pose en victime de manière excessive ou théâtrale, sans réelle justification.

Les récits et commémorations de martyrs jouent un rôle puissant dans la construction des identités collectives. Ils servent à fédérer des communautés autour de valeurs partagées et à maintenir la mémoire des luttes passées. Des monuments, des célébrations et des textes sacrés ou historiques immortalisent leur histoire, contribuant à faire des martyrs des symboles intemporels de résistance et de foi.

Cependant, la notion de martyr peut également être exploitée à des fins politiques ou idéologiques. Certains groupes utilisent l’idée du martyre pour justifier des actes extrêmes, comme le terrorisme, en le présentant comme un sacrifice noble. Cette instrumentalisation soulève des questions éthiques sur les limites entre héroïsme et manipulation.

En résumé, le martyr est une figure complexe, à la croisée du courage et de la tragédie, du sacrifice et de l’inspiration. Qu’il soit religieux, politique ou social, il incarne une lutte pour des idéaux perçus comme supérieurs, souvent au prix de sa propre vie. À travers les époques, les martyrs continuent de fasciner, d’unir, et parfois de diviser, selon les valeurs et les enjeux qu’ils représentent.