Définition pogrom

Citations Synonymes Définition
Pogrom (Nom commun)
[pɔ.ɡʁɔm] / Masculin
  • (Histoire) (Politique) (Religion) Mouvement antisémite sous le régime tsariste de Russie, encouragé par les autorités et caractérisé par des violences envers les Juifs : pillages, meurtres…
  • (Par analogie) Un tel mouvement antisémite, organisé par d’autres régimes politiques.
  • (Par extension) Soulèvement violent et meurtrier contre des Juifs.
  • (Par extension) Soulèvement violent et meurtrier contre des groupes de personnes, suscité par du racisme ou de l’intolérance.
Informations complémentaires

Le terme "pogrom" désigne une émeute violente et meurtrière dirigée contre un groupe ethnique, religieux ou culturel, souvent avec la complicité ou la passivité des autorités locales. Historiquement, ce mot est principalement associé aux violences perpétrées contre les communautés juives en Europe de l'Est, notamment en Russie et dans l’Empire ottoman aux XIXe et XXe siècles.

Le mot "pogrom" provient du russe погром (pogrom), signifiant "destruction" ou "saccage". Il est entré dans les langues occidentales à la fin du XIXe siècle pour décrire des vagues de violences organisées ou spontanées qui entraînaient des pillages, des incendies, des agressions physiques et souvent des massacres. Les pogroms ont été déclenchés par des mouvements antisémites, des rumeurs infondées ou des tensions économiques et politiques.

Les pogroms les plus célèbres ont eu lieu dans l’Empire russe, notamment après l’assassinat du tsar Alexandre II en 1881, lorsque des fausses accusations portées contre les juifs ont conduit à des attaques massives. De nombreux villages et quartiers juifs furent détruits, forçant les populations à fuir. Ces événements marquèrent durablement la mémoire collective des communautés juives et contribuèrent à l’émigration massive vers l’Europe occidentale et l’Amérique.

Au-delà des communautés juives, le terme "pogrom" peut également s’appliquer à d’autres contextes où des minorités ont été victimes de violences systématiques. Des massacres similaires ont été observés contre des groupes ethniques ou religieux dans des périodes de crises politiques, d'instabilité sociale ou de propagande ciblée, ce qui révèle une dynamique de boucs émissaires dans des sociétés en tension.

Les pogroms se caractérisent souvent par un mélange de violence populaire et de complicité passive ou active des autorités. Dans de nombreux cas, les forces de l’ordre n’intervenaient pas pour protéger les victimes, voire encourageaient les assaillants. Cette impunité a contribué à perpétuer la peur et l'exil des populations ciblées, tout en aggravant leur marginalisation sociale.

Sur le plan historique et mémoriel, les pogroms constituent un élément central de la persécution des minorités dans l’histoire moderne. Ils rappellent les dangers de l’intolérance, des préjugés et de la propagande haineuse. Les historiens et les chercheurs continuent d’étudier ces événements pour mieux comprendre les mécanismes de la violence collective et éviter leur répétition.

En conclusion, le pogrom symbolise une forme extrême de violence communautaire, ancrée dans des contextes de haine, de propagande et d’exclusion sociale. Bien que le mot soit principalement associé aux persécutions des juifs en Europe de l'Est, il illustre plus largement les dérives d’une société qui cible ses minorités comme boucs émissaires. Comprendre les pogroms, c’est mettre en lumière les conséquences tragiques de l’intolérance et l’importance de la mémoire historique pour construire un avenir plus juste et inclusif.